Ce blog a accueilli, ces deux dernières années, des billets pédagogiques concernant ma pratique d’assistant en édition et métiers du livre, spécifiquement quant à la recherche collaborative que nous avions mené, de concert avec les étudiants, quant à l’édition belge de langue française.
La première édition, qui portait sur les maisons d’édition qui avaient déjà publié des ouvrages à destination de la jeunesse, avait pu s’appuyer, pour recenser les maisons d’édition, sur l’expertise de spécialistes de la littérature jeunesse, notamment grâce à la plateforme Ricochet, instituée par le Centre international d’études en littérature de jeunesse. Cette recherche avait donné une base de données se voulant exhaustive, sans pour autant pouvoir amener de réels gages quant à sa complétude (à l’exception de ma détermination).. La seconde édition portait, quant à elle, sur les nouvelles maisons d’édition francophones de Belgique, à savoir les institutions qui comptaient dix années d’existence ou moins. L’établissement d’une base de données recensant les jeunes maisons s’est avéré beaucoup plus ardu : aucune base de données ne semblait spécifiquement rendre compte des éditeurs naissants en Fédération Wallonie-Bruxelles (la KBR ne permettant pas d’afficher un registre des éditeurs). Je me suis aidé, pour sa constitution, de la recension de l’Association des Éditeurs Belges comme d’autres ressources ponctuelles, et suis parvenu à 47 entrées avant de stopper le compte pour entamer la recherche avec les étudiants. Cependant, en voulant préparer, par la suite, les données récoltées pour les valoriser sur ce présent blog, j’ai constaté l’existence d’un certain nombre de maisons qui m’avaient échappé, comme la disparition de maisons observées durant l’intervalle de quelques mois entre la première constitution du tableau et sa réfection.
. Ainsi, mon précédent billet pédagogique s’achevait en soulignant déjà la nécessité de mettre en place une observation plus systématique et attentive de l’édition belge de langue française, qui jouit d’une grande vitalité, dans le sens où les maisons naissent en nombre, et disparaissent en nombre également. Dans ce contexte, et au nom, cette fois, du Centre d’Étude du Livre Contemporain, un organe de recherche de l’Université de Liège dont je fais partie, nous inaugurons, cette année, l’Observatoire du Livre et de l’Édition en Wallonie et à Bruxelles. Celui-ci, matérialisé par un tout nouveau blog, a pour vocation d’inclure la recherche menée chaque année par les étudiants dans un temps long, et par là, pérenniser leurs efforts dans une base de données commune.
. Cette nouvelle base de données fut initiée en collaboration avec la seule instance réellement susceptible de proposer des données exhaustives : l’équipe du dépôt légal belge, qui reçoit, ainsi que le requiert la loi, un exemplaire de chaque ouvrage publié en Belgique. Ainsi, furent recensées toutes les maisons situées en Wallonie ou à Bruxelles ayant publié des documents en langue française entre 2022 et 2023. Ces données ont ensuite servi à alimenter un tableau sur la plateforme de tableurs collaboratifs Google Sheets, en classant les maisons par quantité d’ouvrages publiés, puis des colonnes de données à renseigner ont été ajoutées.
. Chaque année, les étudiants seront invités à effectuer des recherches sur l’édition francophone belge à partir de cette base de données de deux façons : premièrement, en renseignant des informations factuelles sur huit maisons de leur choix au sein du tableau ; deuxièmement, en rédigeant, en guise d’évaluation, une fiche de deux à trois pages sur une maison de leur choix. Cette fiche, qui cherche autant à aiguiser le regard sociologique des étudiants qu’à être utile au public, vise à résumer brièvement l’histoire de la maison et de qualifier le positionnement de leur objet dans le champ littéraire.
. Ainsi, l’objectif de cet observatoire est double : il s’agit, d’un côté, de permettre aux étudiants d’être directement aux prises avec l’édition belge dans toute sa diversité, y compris les structures les moins professionnalisées et les plus occasionnelles, et de leur laisser une grande liberté pour s’approprier ce corpus, en inscrivant leur pratique dans un temps long ; d’un autre côté, le travail souvent enthousiaste et rigoureux des étudiants vise, à terme, à enrichir les données du dépôt légal quant aux données que la Bibliothèque Royale (KBR) ne recense pas, mais aussi à servir à tout chercheur, observateur, éditeur ou simple curieux du marché éditorial belge.
. Chaque année, le tableau sera mis à jour par un échange de données avec l’équipe du dépôt légal quant aux nouvelles maisons, et de nouvelles fiches seront publiées. À bientôt pour la première édition !
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Victor Krywicki (18 novembre 2024). Vers un Observatoire du Livre et de l’Édition en Wallonie et à Bruxelles. Victor Krywicki. Consulté le 21 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12pjs